A l'aventure, ma grande!

Hyppolite ouvrait des yeux pareils à des hublots à travers celui par lequel les merveilles de Kashyyk s’offraient enfin à ses yeux.
Des Jungles à perte de vue, des arbres aux troncs aussi larges que son village, des cascades, des animaux volants… et cette petite brume dispersée un peu partout qui donnait à l’ensemble un air mystérieux et presque surnaturel…
« Hé m’dame ! Attention de pas casser la vitre ! »
C’était le pilote. Un jeune homme adorable quoi qu’un peu simplet sur les bords. Sûr qu’elle était costaud, mais de là à casser par accident un hublot conçu pour supporter le vide de l’espace, il y avait quand même une marge.
« Désolée… Pour m’occuper je vais prendre une petite douche en attendant l’atterrissage. Et ce coup ci je veux voir PERSONNE traîner aux alentours de la salle de bain, compris ?
_Euh… oui m’dame. Mais vous savez, la dernière fois c ‘était juste un malentendu, j’étais venu chercher mes produits de nettoyage… à cause d’un jus de Juma que j’avais en partie renversé sur mon siège et, bon… la porte était ouverte, je me suis pas méfié…* avale bruyamment sa salive* l’accident bête quoi.
_Boh c’est pas grave... Sur ma planète, on n’a pas d’histoire de pudeur et de chasteté comme chez toi mais c’est juste que quand un garçon veut voir une Dame toute nue, il faut demander la permission d’abord. » Elle ajouta avec un petit clin d’œil complice « Et en général, ça pose pas trop de problèmes, il faut juste prévenir avant.
_Euh… oui mais… non, loin de moi l’idée… enfin, n’allez pas croire que je vous trouve pas jolie c’est juste que c’est pas du tout dans mes habitudes de… bon, je vais préparer l’atterrissage moi, plus ça va plus je m’enfonce. »
Hyppolite fila vers la salle de bains en gloussant comme une gamine. Après avoir retiré les quelques centimètres de tissus qui couvraient à peine les parts les plus intimes de son anatomie, elle se laissa glisser avec délice sous cette espèce de petite cascade artificielle d’eau tiède. Une assez agréable commodité des sociétés techniquement avancées à laquelle elle n’avait pas eu trop de mal à s’habituer. Elle frictionna énergiquement sa peau en faisant jouer ses muscles noueux, un peu engourdi par le manque d’exercice après tout ce temps passé dans l’espace.
Après dix bonne minutes, elle entreprit de se sécher grossièrement en secouant ses épaules et ses cuisses et enfila une petite robe de bure grise, assez discrète, pour se préparer à sortir. «Nounours », le wookie qu’elle avait connu sur sa planète (elle l’appellait « nounours » par commodité parce que son nom tenait du grognement imprononçable) ne oyait aucun inconvénient à se promener tout nu et ça n’aurait sûrement pas choqué un de ces congénères mais depuis quelques temps, la planète n’était pas seulement peuplée par des Wookies. C’était même la raison première de sa présence ici.
« Je suis prête ! On arrive bient… aaaoouuhh !!
_Désolé, ça va secouer un petit peu.
_Oups, je crois que j’ais fait une bêtise. J’ais voulu me retenir au tuyau de douche et… enfin, tu rajouteras ça sur la note ?
_Oui m’dame, avec tout le reste, ça va bientôt vous coûter plus cher que le voyage. » *soupir désespéré*

Une autre grosse secousse plus tard, l’appareil s’immobilisa enfin. Hyppolite fignola ses valise, y déposa ses vêtements, son armure, quelques provisions et se préparait, son éternelle massue sur l’épaule, à affronter les dangers de ce nouveau monde.

Ah ben v’la autre chose, un Wookie qui parle le basique ! D’accord, il avait un bon gros accent des familles, mais ça restait quand même épatant.
Entre deux voyages sur des planètes inhospitalière, son vieil ami Nounours lui avait un peu, si peu, parlé de sa planète natale et du caractère digne et austère de ses congénères. Elle en avait assez appris pour savoir qu’il était assez mal vu de démarrer une conversation par une embrassade trop familière ou une plaisanterie stupide sur leur forte pilosité.
Elle s’inclina donc devant le chef de tribu avec toute les apparences du respect le plus sincère avant d’entamer les présentations.

« Salutation, chef. Je m’appelle Hyppolite Overwolf, je viens d’une planète simplement appelée la terre des géantes et pour être honnête, je ne sais pas du tout ce que c’est qu’un Muun. Je suis venu ici pour botter les fesses d’une race de lézards pirates trafiquants d’esclaves et les renvoyer à leur planète la queue entre les pattes. »

Avec une petite pause toute théâtrale, Hyppolite fit virevolter autour de ses épaules les quelques cinquante kilos de sa massue comme s’il s’était agi d’un jouet pour bébés avant de poursuivre sur un ton plus grave et plus féroce.

« J’ais acquis sur ma planète le titre de gardienne, protectrice des hommes et des enfants, un titre réservé aux guerrières les plus chevronnées. Je viens mettre mon arme, ma force et mon expérience de la guerre au service du peuple Wookie contre ses ennemis. En échange, quand vous déciderez que j’en ais assez fait pour le mériter, je n’aurais qu’une faveur à vous demander : celle de m’aider à combattre les Transdoshan sur ma propre planète. Nous sommes, nous aussi, une race d’habitants de la forêt mais, contrairement aux Wookies, nous n’avons pas la moindre forme de technologie pour nous défendre. Les lézards ont attaqué ma planète comme la vôtre et s’en sont rendu maîtres en deux semaines à peine. Notre sort est encore pire que le vôtre car seules les femelles de ma race ont une grande force physique. Nos hommes sont de simples humains qui ne peuvent pas survivre seuls dans nos jungles. Quand les femmes se sont fait capturer, beaucoup d’hommes sont morts de faim, ou dévorés par les bêtes et les plus chanceux sont retenus en otage pour obliger mes sœurs à travailler.
J’ais déjà connu un Wookie par le passé, et j’ais la prétention de l’appeler mon ami. Des dizaines de fois, pendant toute les épreuves qu’on a traversé ensemble, il m’a vanté le courage et le sens de l’honneur de son peuple. Si aujourd’hui je vous aide à libérer votre monde, m’aiderez vous à libérer le mien ? »

C’était son tour de les défier du regard. Ils n’avaient qu’à dire non et elle tournerait les talons sans leur adresser un seul mot d’adieu. S’ils disaient « oui », elle les croiraient sur parole.

Le wookie écoutait donc notre jeune femme patiemment et plus elle parlait, plus elle sentait de l’approbation chez lui. Ainsi elle partageait avec ce noble peuple cette haine de l’esclavage et de ceux qui en faisaient commerce. Il la laissa finir et avec un sourire frappera son poitrail poilu, geste de bienvenu chez son peuple.

Alors soit donc laccueillie sur nos terres. Tu tombes à pic et ton aide est bienvenu… Sache donc que les transdoshans font des raids de plus en plus fréquents sur notre belle planète… Sache aussi que nous organisons un raid contre ses farouches adversaires qui ont commis l’affront de dresser un camp non loin de notre cité et que nous allons montrer ce qu’il en coûte de s’attaquer à nous.

Et voila qu’il tend à nouveau le poing en un geste futile de vengeance vers l’espace d’où viennent les cruels lézards.

Si vous souhaitez vous joindre à nous, veuillez gagner la place centrale où nos guerriers se préparent au combat….Toute aide à notre peuple est bla bienvenu…

Avant de se détourner et de s’éloigner à nouveau accompagnés de ses gardes du corps.

(Je te laisse à master pour la suite avec les deux rebelles)

Le visage d’Hyppolite s’éclaira. La réponse du chef avait suffi à lui rendre son courage et son espoir en un avenir meilleur pour les siens. Ils paraissaient si dignes, si forts, si braves… comme dans les histoires que ses camarades lui avaient contés.

« Je n’en attendais pas moins des guerriers légendaires que vous êtes. Je serais des vôtres jusqu’à la victoire et quand mon peuple se joindra au votre, nous balaieront les pirates de nos terres comme poignée de feuilles mortes. »
Avant de rejoindre les combattants de la place centrale, elle prit juste le temps de saluer son pilote et de lui adresser ses dernières consignes.

« Au revoir, mon petit moineau des étoiles. Tu viendras me retrouver d’ici deux semaines standard et je te dirais si je suis prête à partir ou non. Et si tu ne vois personne, tu n’auras qu’à repartir aussitôt. D’ici là, reste bien caché, je ne voudrais pas te retrouver dans la cargaison d’un navire pirate. »

Après lui avoir payé son dû en crédits avec, en prime un gros bisou sur les deux joues, elle rejoignit les Wookies à l’intérieur de leur forteresse.

(et zou dans le nouveau sujet)