Être Jedi, c'est comme être une antenne Holonet extrêmement puissante: on parvient à capter énormément de choses, et c'est justement l'une de ces choses qui venaient de nous pousser à jouer une fois de plus aux aventurières. Une telle perturbation dans la Force ne pouvait être ignorée, Oriana et moi le savions pertinemment et le devoir nous appelait.
La seule différence par rapport a d'habitude venait du fait que cette fois-ci, c'était mon vaisseau qui nous servait de moyen de transport. Le Dal'Karta d'Ori avait plutôt souffert lors de notre dernière expédition en territoire hostile, et qui plus est il était désormais fiché en bonne place des cibles à abattre dans la zone du noyau. Oriana avait tellement de chasseurs TIE à son tableau de chasse que c'en était parfaitement compréhensible. Résultat des courses: je me retrouvais au poste de pilote, et la Kiffar dans le siège de co-pilote. Je me doutais très bien qu'en tant que pilote experte, Ori devait avoir du mal à se séparer de son coucou, aussi lui avais-je promis (non sans une légère pointe d'ironie) que c'était exceptionnel.
Je venais tout juste d'entrer les coordonnées de Corellia dans l'ordinateur de bord, notre prochaine destination, lorsque Oriana se leva délicatement et s'approcha de moi pour me parler d'une voix douce. Elle partit vérifier quelque chose aux moteurs, mais pas avant d'avoir déposé un baiser sur mes lèvres que je recueillis aussi précieusement qu'un trésor inestimable.
Depuis quelques mois, quelque chose d'autre venait de troubler ma vie de manière durable, mais de manière nettement positive...
J'étais tombée amoureuse, et ce sentiment s'était révélé réciproque lorsque je lui avais dit "Je t'aime".
J'étais désormais plus heureuse que jamais.
En y repensant, il fallait bien avouer que le hasard avait bien fait les choses lorsque ces pirates nous étaient tombés dessus, et que cette secousse nous avait propulsées dans les bras l'une de l'autre. Les nerfs à vifs face à la possibilité de mourir, ceux-ci avaient finalement lâchés, et nous nous étions embrassées alors que les pirates nous tiraient dessus...avant que nos tourelles ne s'en chargent promptement. Ce doux souvenir me faisait sourire à chaque fois que j'y repensais ou que j'en parlais avec Ori.
Cela faisait maintenant 4 bons mois qu'elle moi formions véritablement un couple, les premiers jours étant très difficiles pour moi. Non pas à cause de disputes, mais je nageais dans un univers qui m'était jusqu'alors totalement inconnu...je ne cessais de découvrir de nouvelles choses à un rythme effréné, mais grâce à la patience et les conseils d'Ori j'étais finalement parvenue à surmonter cette "épreuve".
Malgré le fait que nous allions nous enfoncer en territoire impérial, je me sentais parfaitement sereine et heureuse. Corellia était encore loin, et le trajet nécessiterait quelques jours...que nous allions pouvoir passer en tête à tête, loin de la présence permanente des padawans sur Illum qui ne nous laissaient que peu de temps libre.
Je sortis de ma rêverie en me rendant compte qu'Oriana mettait beaucoup de temps à revenir de la salle des machines. Je ne la sentais pas en danger, il n'y avait donc qu'une seule raison pour qu'elle mette autant de temps: elle avait très certainement dû trouver un disfonctionnement quelconque et était en train de le réparer. Le vaisseau était désormais enclenché en pilote automatique pour quelques jours, je décidais alors de me lever pour aller voir que ma chère "collègue" avait bien pût trouver.
*Ce vaisseau n'a pas volé depuis une éternité, ça m'aurait étonnée qu'il n'y aie pas de soucis...quoi qu'il en soit j'ai bien peur qu'elle ne me le fasse signifier...*
Ce n'était pas un secret pour moi, Ori détestait se trouver dans un autre vaisseau que le sien, et trouvait toujours la moindre opportunité de critiquer les autres cargos qui n'arrivaient pas à la cheville du sien. Fort heureusement je n'étais pas susceptible sur ce point là, et à vrai dire...ça m'amusait même.
Je marchais dans les couloirs lorsque je vis Oriana face à moi, sortant tout juste de la salle des machines. Elle me lança un regard complice avant de s'approcher de moi, avec l'air d'une femme qui savait ce qu'elle voulait. Je me laissais faire, ne bougeant pas pour l'instant car je savais très bien où elle voulait en venir, le tout avec un sourire entendu au coin des lèvres.
Les mains de la Kiffar passèrent dans mon dos et ma nuque, je sentais le doux contact de ses mains sur ma peau tandis que nos corps étaient désormais rapprochés. Mes mains à moi glissèrent doucement en direction de ses hanches tandis qu'elle me faisait petit à petit reculer pour me coller dos au mur, et enfin m'embrasser.
Il m'avait fallu énormément de temps ne serais-ce que pour embrasser de manière correcte, mais maintenant que j'y parvenais je ne ratais jamais une occasion de montrer à Ori combien son élève avait appris la leçon. Je ressentis un doux frisson en me blottissant contre elle tandis que nos lèvres entrèrent en contact, dans un baiser où je mettais toute la douceur dont j'étais capable, tandis que ce doux sentiment de plénitude totale m'envahissait...je me sentais...merveilleusement bien.
Même après que notre baisser se soit terminé, notre étreinte continua. Ori prononça à nouveau ces mots que nous avions eût tant de difficulté à nous dire...et même si cela pouvait être considéré comme gamin, ils me faisaient toujours autant d'effet.
Moi aussi ma chérie, je t'aime...tu est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Tu sais, finalement je ne pense pas que ce voyage soit si dérangeant qu'il pourrait l'être aux premiers abords. Rends toi seulement compte...4 jours en tête à tête sans risques d'être dérangées par des padawans...n'est-ce pas un avant goût du paradis ?
Avec l'une de mes mains, je caressais doucement sa longue chevelure noire qui était un peu ébouriffée, signe sans aucun doute qu'elle venait d'effectuer quelques réparations.
Mais dis moi qu'est-ce que tu a fais pendant tout ce temps ? Ne me dis pas que tu est allée contempler la façon merveilleuse dont ont étés construits les moteurs de ce vaisseau, je ne te croirais pas.