Quand les soeurs fougères font la course...

Nar Shaddaa...le plus grand cloaque de la galaxie, véritable réservoir de désespoir et de misère, le lieu où il était possible de trouver presque tout ce qui était prohibé par les autorités. La petite Coruscant comme elle était parfois surnommée, sauf qu'ici les Impériaux n'avaient absolument aucun contrôle, et c'était bien pour cette raison que j'étais venue faire un tour là bas.
Poser les pieds sur le plus grand repaire de chasseurs de primes du secteur pouvait sembler suicidaire vu la prime récemment posée sur ma propre tête, et cela suite à une escapade dans l'espace impérial plutôt remarquée, mais au fond...qui pouvait bien se douter que j'aurais le culot d'aller ici ? J'étais certaine d'être en sécurité, Nar Shaddaa échappait à tout contrôle et ceux qui voulaient ma peau ignoraient tout de ma véritable identité. L'affiche placardée un peu partout dans les mondes impériaux montrait uniquement mon visage ainsi que la somme proposée pour ma capture, et je devais bien avouer être plutôt...fière vu les moyens que ces chers tyrans étaient prêts à mettre dans ma capture.

Je ne tenais toutefois pas à tenter le diable au point de vouloir faire grimper les enchères, et en ce moment j'étais un danger pour quiconque pouvait avoir des liens avec moi: Oriana, les autres Jedis réfugiés sur Illum, les rebelles avec qui nous avions récemment conclu une alliance contre un ennemi commun...et j'en passe. N'importe quel chasseur de primes aurait pût obtenir un bonus en divulguant ce genre d'infos, aussi avais-je pris une décision radicale il y avait déjà un mois de cela: me faire oublier de tous.
Cette méthode commençait déjà à porter ses fruits, et les avis me concernant se faisaient de plus en plus rares. Au fil du temps les impériaux finiraient par se lasser, puis par retirer la prime, me laissant ainsi la voie libre. Mais pour l'instant, je me fondais dans la foule.
La Force avait été une alliée pour le moins précieuse durant toute cette période pour camoufler aux yeux de tout le monde mon visage, par le simple biais d'une série de..."persuasions", et j'étais parvenue à me faire une petite vie pour le moins tranquille en attendant des jours meilleurs. Si on ôtait le fait que je devais dormir dans une chambre délabrée, que Oriana et tous les autres me manquaient, et que la corruption de cette planète me rendait malade par moment, j'aurais presque pût considérer que j'avais une vie de Châtelaine.
Ouais...
Vivement que je me tire de ce cloaque quand même.

Jerdan, il te reste de quoi boire un coup ?

J'en étais tout de même arrivée au stade de connaître personnellement le serveur de ce petit bar, comme il en existait des milliers d'autres sur cette lune. Je passais la plupart de mes journées ici, glanant au passage des informations sur ce qui se tramait dans la Galaxie.
Jerdan m'apporta un verre d'une liqueur rougeâtre avant de repartir brusquement s'occuper d'autres clients, la fréquentation de cette soirée étant particulièrement exceptionnelle.
Et tandis que je sirotais tranquillement mon verre...
J'étais loin de me douter que cette soirée serait également exceptionnelle pour moi...
Mesdames et messieurs...que la fête commence.

Se confondre dans la foule pour marcher, c’est très embêtant. Il vous faut suivre le sens de la marche, impossible de mettre son pied là où on le souhaite. Pourtant, mon allure devrait en déranger plus d’un ! Mais non, ils s’entêtent à me couper la route, à me ralentire. Bande de fourmis grouillantes, saines et ennuyeuses, vous ne valez même pas la peine que je ralentisse mon pas pour vous, mais comme je n’ai pas le choix, je me laisse portée par la foule.

Nar Shaddaa… Moi, Nighthowl et Robb y étions arrivés hier dans la journée. Le chasseur de prime, mon amant, mon ami, était resté à l’hôtel où nous sommes descendus avec mon loup. Petit frère n’aime pas la ville et s’est pris d’affection pour l’homme qui partage ma couche et tout le reste aussi. C’est donc sans crainte ni inquiétude que j’ai pu les laisser ensemble pour aller faire un tour. Je n’aime pas rester enfermée, et, bien que je sois un tantinet agoraphobe, j’avais envie d’aller aux nouvelles ! La planète des chasseurs de prime méritait bien ses surnoms nombreux, et la mine d’information que l’on pouvait y trouver, en cherchant bien, était l’une des plus riches de toute la Galaxie. J’étais, de plus, cruellement en manque de contrats, et de têtes à rapporter.

Le trio de chasseur devait bien manger, de temps en temps… Et le seul revenu que je pouvais escompter avec un régime tel que celui de l’Empire au pouvoir était bien celui-là… Le revenu des Chasseurs de Tête ! De plus, j’étais douée dans ce domaine… Alors avec un allié comme Robb et l’instinct du loup, on ne pouvait faire groupe plus parfait, de nos jours.

Enfin ! Je vois enfin le sol devant mes yeux. Sans personne dessus pour me barrer la route ! Mes bottines de cuir et d’argent claquent sur les dalles mal fixées. Je suis arrivée dans une ruelle déserte. Derrière moi continue d’avancer le flot d’êtres lobotomisés dans une même direction… Tss… Comment peut-on se plier aussi facilement aux règles ? Comment ne peut-on pas se rendre compte que ce monde ne tourne pas rond ? Comment ne peut-on pas réagir ?? J’aurais été la première à réagir au règne de terreur de ma propre personne, des dizaines d’années plus tôt… Et qu’est-ce que j’avais trouvé sur ma route ? … Des schtroumpfs ! Rha !

A cette pensée, un soupir. Je détourne mon regard de la foule et continue ma route, croisant les bras sous ma poitrine à moitié dénudée par une tenue que je m’étais achetée il y a peu, pour remplacer celle perdue sur Ondéron. Plus classe, plus dénudée aussi. Robb m’avait un peu aidée à l’acheter, j’avoue ne pas avoir été très chaude à dévoiler autant de mon corps… Après … Recopia … Je suis devenue… Enfin bref, je n’aimais plus vraiment les vêtements juste au corps et les décolletés. Mais l’arrivée de ce charmant jeune homme dans ma vie avait changé beaucoup de chose…

Trop peut-être…

Le désavantage de cette tenue, outre le fait que je ne puisse pas me balader sans avoir froid au nombril, est quelle n’est pas très pratique pour cacher mes armes. Si j’ai réussi à planquer mes deux sabres lasers dans mes bottes et un poignard Ryyk le long de ma cuisse, mon blaster, lui, n’est pas invisible, coincé entre mes épaules. Mais je refuse de me promener désarmée. Et, bien sûr, faire usage des sabres lasers, en cas de coup dur, est fortement déconseillé… Surtout ici…

La ruelle est sombre et étroite, et mène sur une autre artère fémorale de la Capitale. Mais au milieu de la ruelle brille un ensemble de néon. Un bar dont je ne distincte pas le nom. C’est le quatrième que je visite aujourd’hui. Et le dernier, après je m’en irai rejoindre mes amis. Dans les premier, je n’ai trouvé que des petites frappes et une vieille affiche d’une femme que l’on a jamais retrouvé. La prime sur sa tête était pourtant substantielle ! Mais tous s’y étaient cassé les dents. Le fait qu’ils reviennent entiers maudissant le ciel que cette femme devait être morte ou sacrément bonne pour se cacher avait fait tourné la rumeur que ce n’était même plus la peine de partir à sa recherche. L’empire lui-même commençait à y renoncer.

La porte du bar poussée par ma main gantée d’une mitaine de cuir usé crisse sur le sol. Et j’entre, posant mon regard sur l’endroit. On ne le croirait pas vu de l’extérieur, mais il y a pas mal de monde. La nuit commençant à tomber, les bars se remplissent. Logique.

Je m’en vais m’asseoir au bar, à l’une des dernières places libres et j’observe. Je cogite en attendant le barmaid qui courre entre les clients. Dieu que j’aurais détesté une vie pareille… Lorsqu’il m’adresse la parole, je lui répond simplement de me servir son meilleur alcool. S’il atteint la cheville d’un vin que j’ai bu il y a longtemps sur Coruscant, je lui laisserai peut-être un crédit de plus.

Saisissant le verre, je me dis également que c’est le dernier que je bois ce soir. Je sens déjà l’esprit de Nighthowl renifler rien qu’à l’idée que je boive ça. Il n’aime pas. Et s’il avait le don de parole, je serais certaine d’avoir déjà vu Robb arriver pour m’arracher mon verre et le jeter… Quoi que ?… Il aurait peut-être peur des retombés de ma colère…

Tiens… J’ai déjà vu ce visage quelque part…

Clignement des yeux, je n’aurais donc même pas eu le temps de le goûter…
Et je renforce mes arguments qui disaient que les gens, de nos jours, étaient des êtres lobotomisés… Car une femme dite morte par toute une flopée des meilleurs chasseurs de prime se tient bien vivante devant moi… Comprenez-vous… Moi, j’n’ai pas le temps de chercher des explications.
Lentement, je quitte mon siège et je contourne le comptoir, car elle se trouve évidemment à l’autre bout…

Que la proie ait fait une erreur ou pas, peu m’importe. Je peux être aussi discrète qu’une ombre quand je le veux…Mes doigts tapotent déjà le poignard le long de ma cuisse tandis que je m’approche d’elle, dans son dos, toute proche, mes lèvres murmurant par dessus son épaule.

« Excusez-moi… Mais je crois que l’Empire a un ou deux mots à vous dire… »

L'atmosphère du bar devenait festive à présent que la nuit était bien avancée sur la lune des contrebandiers. Certains jouaient au Pazaak pour le plaisir ou par appât du gain, d'autres tentaient leurs chances avec les donzelles du coin en leur offrant un verre...bref, une ambiance pour le moins classique. J'étais à des années lumières de m'imaginer qu'un chasseur de primes viendrait me chercher des noises ce soir, surtout dans un endroit tel que celui-ci, et j'avais donc commis l'erreur de baisser ma garde pendant tout ce temps.
Oriana me manquait, et même si nous parvenions à entrer parfois en contact télépathique l'une avec l'autre, cela ne compensait pas son absence à mes côtés et je savais que c'était réciproque. La sentir me bercer entre ses bras me manquait...sa voix mélodieuse avec moi...sa peau douce...Ori...ma chérie...
Tu me manques...
J'avais l'impression de me trouver au sein d'une bulle hermétique au monde extérieur, comme si plus rien d'autre n'avait d'importance que le souvenir de la Kiffar qui avait changée ma vie...mais cela ne dura pas éternellement, et je fût bien vite ramenée à la réalité des choses par une voix.

Aurait-elle dû me dire quelque chose ? En d'autres circonstances, et avec un passé différend peut-être...mais là il s'agissait de la voix d'une inconnue qui résonnait dans mes oreilles en m'extirpant de mes pensées.
"L'empire a un ou deux mots à me dire hein ?"
Bon...il ne faisait aucun doute que je venais encore une fois de tomber sur une chasseuse de primes en manque de fric, il fallait croire que ma tête était encore suffisamment attractive pour être repérable par certaines personnes dans un bar blindé de monde.
Je pousse un léger soupir, puis je tourne très doucement la tête en direction de celle qui semble penser pouvoir se faire des vacances au soleil en me ramenant à une garnison impériale.

*Tiens, faut croire que parfois la graine de chasseur de têtes à de bons goûts...*

Il emmanait de cette femme une force que je ne parvenais pas à appréhender avec toute l'agitation qui parcourait cette planète, pourtant...j'avais la nette impression qu'un combat, même en usant de mes pouvoirs de Jedis, serait ardu. Un chasseur de primes expérimenté pouvait venir à bout même du plus expérimenté des Jedis, une réalité que moi et tous les autres survivants avions parfaitement assimilés pour une question évidente de survie, l'heure n'était plus aux croyances dans les Jedis invincibles comme cela fût le cas par le passé.
Je devais bien reconnaître qu'elle était plutôt bien fringuée, mais vu la situation actuelle je n'étais pas vraiment d'humeur à entamer une discussion, ni même à commencer un combat au beau milieu de cet endroit très fréquenté par crainte de victimes innocentes...quoique...le terme d'innocence était à mettre entre guillemets sur Nar Shaddaa.
Feignant l'indifférence, je repris alors ma position initiale, dos à la femme, mais cette fois-ci en maintenant l'ensemble de mes sens en éveil.

Vous vous trompez, je ne suis pas celle que vous cherchez, vous devriez aller terminer votre verre.

Je prononçais ces mots d'une manière peu convaincante en apparence, mais c'était à cause du fait que j'usais de mes pouvoirs sur la chasseuse de primes pour la "persuader" comme bon nombre de ses collègues avant elle.
Elle répèterait alors ce que je venais de dire mot pour mot, puis s'en irait tout comme moi.
Du moins...
Normalement...
Jme trompe ?

Mon pas avait été sûr, ma démarche fière et avenante, bien qu’elle ne m’aie pas vue à ce moment-là. C’était vrai que la salle était bondée,… il y avait tellement de monde, je pouvais me tromper facilement… mais, malheureusement pour elle, je n’oubliais pas facilement un visage, surtout lorsque je venais de le voir sur une affiche accompagnée d’une somme rondelette à la livraison. Je ne rêvais pas de vacances au soleil. Cette somme, pour moi, me servirait à restaurer mon vaisseau, à nourrir mon loup et Robb correctement… Un peu comme le travailleur qui ramène l’argent à la maisonnée pour entretenir sa famille. Car c’était ce que l’homme et le loup représentaient pour moi … une famille…

Aurais-je du m’en souvenir ?… De cette petite bouille qui courait autrefois dans le temple Jedi de Coruscant ? Aurais-je dû la reconnaître ? J’avais vaguement reconnu Vahina, mais c’était surtout les révélation de Robb qui m’avaient confirmé son identité. Et j’avais passé tellement de temps à essayer d’oublier Revan que son visage s’était presque totalement effacé de ma mémoire… Et Lily Starkiller avait toujours tenu physiquement plus de son père que de sa mère… Je trouvais… Sans compter qu’elle avait grandi, changé, mûri… Compte tenu du tempérament qu’elle avait, étant enfant, je la pensais morte aujourd’hui. Cruelle pensée, peut-être… Mais tout cela pour dire que j’étais à des années lumières de me rendre compte de la réelle identité de celle à qui je m’adressais. Son nom n’avait même pas été mentionné sur l’avis de recherche.

Pourtant, il ne me fallut pas très longtemps pour comprendre qu’il s’agissait d’une maîtresse de la Force… et comprendre, par la même occasion, pourquoi elle s’en sortait si bien avec tous ces chasseurs à sa poursuite… S’il ne m’atteignit pas, je sentis le pouvoir de persuasion me frôler l’esprit, sans pouvoir franchir mes barrières mentales. Elle était forte, mais moins que moi, et me sous-estimait par la même occasion. Elle m’avait prise pour une vulgaire humaine influençable… Les humains sont influençables, j’avoue… Mais pas moi… Plus depuis longtemps !

Pendant une dizaine de seconde, je restais immobile à la fixer. Pourtant, son visage ne fit toujours pas tilt dans mon p’tit crâne de piaf. Il ne me disait rien de plus qu’au premier abord : elle était une proie de l’Empire et une prime que je devais ramener. Mon porte-monnaie s’épuisait. Mais également une utilisatrice de la Force. Un instant, je fus sur la corde raide… Mais à vrai dire, je savais que je n’allais pas laisser tomber ce contrat… Je n’étais plus dans le camp de personne. Jedi ? Sith ? Aucun n’était de mon côté… Les Siths m’avaient déjà contactée, et j’avais décliné leur offre. Les Jedis devaient me croire morte, comme d’habitude, et n’avaient, à vrai dire, pas plus d’importance que les Siths à mes yeux. C’étaient tous des idiots, point final. De quel camp était-elle ? Aucune idée. Et je m’en foutais totalement.

Je ne tournais donc pas les talons comme elle crut que j’allais le faire. Elle avait repris sa place au comptoir comme si de rien n’était, comme si je n’étais qu’un insecte… Et bien, l’insecte posera sa main sur l’épaule de la miss, se rapprochant un peu plus, et murmurant à une voix plus basse encore.

« Ah… Voilà donc ce que l’Empire a contre vous… La Force… Un outil dangereux, vous devriez l’utiliser avec plus de parcimonie, et surtout, faire attention à votre cible au lieu de dépenser de l’énergie inutilement. Vous ne m’aurez pas comme ça… »

J’aurais pu l’immobiliser, peut-être même la tuer sur place, mais quelque chose… une sorte d’excitation… me retenait. Je voulais savoir ce que cette petite avait dans le ventre. Cela faisait longtemps que je n’avais plus fait de combat contre un Jedi ou Sith bien vivant et digne de ce nom… Cela pouvait être drôle ! Un sourire apparut sur mes fines lèvres tandis que je reculais d’un pas, fixant cette gamine pas plus grande moi…

Il y a un mot particulièrement adapté pour ce genre de situation, un mot que nous connaissons tous et que nous utilisons régulièrement malgré sa vulgarité.
Merde...
Ouais...c'était vraiment le cas de le dire, moi qui pensais jusque là pouvoir attendre encore quelques jours avant de pouvoir enfin partir de cette maudite lune, je voyais à présent tous mes espoirs s'effondrer à la manière d'un château de cartes balayé par un coup de vent. Il y avait quand même de quoi rire non ? La seule et unique soirée où je m'étais autorisée un moment de repos était celle où je n'aurais jamais dû baisser ma garde, dites madame la Force, c'était voulu ce gag ou pas ?
Je m'apprêtais à porter le verre à mes lèvres lorsque je sentis une main se poser fermement sur mon épaule...toujours cette même présence qui se tenait près de moi...ce n'était vraiment pas bon signe, surtout que j'étais certaine de ne pas lui avoir dit de faire une telle chose.
La situation devint aussi limpide que de l'eau pure lorsque la chasseuse de primes s'adressa à nouveau à moi, rapprochant son visage et me murmurant des paroles pour le moins inquiétantes.

La situation ? Et bien...cette dame était de toute évidence immunisée contre mes tentatives de persuasion par la Force, et devait donc de ce fait également en être une adepte, mais par dessus le marché elle était désormais au courant de ma condition d'utilisatrice de cette puissance qui pouvait être autant une bénédiction qu'une malédiction...et dans ce cas précis...je pencherais plutôt pour la deuxième option.
En résumé, j'étais plongée dans de la merde de Bantha jusqu'au cou...
Qui était-elle ? Comment m'avait-elle retrouvée ? Comment allais-je me sortir de cette situation pour le moins délicate ? Autant de questions qui assaillirent mon esprit après ces petites révélations. Je demeurais un moment sans bouger avant de poser, finalement, et calmement, mon verre sur le comptoir. Je m'étais attirée des ennuis, et je ne pourrais m'en tirer qu'en analysant la situation en restant calme.
Malgré tout, mes options de sortie étaient très limitées, et à vrai dire je n'en voyais qu'une de véritablement viable. Pas la plus discrète, c'était son inconvénient principal, mais comme on dit: "on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a, c'est à dire pas grand chose parfois".

Une petite phrase de philosophie populaire, toujours plaisant avant le début d'hostilités...

Non ?

Vous ne m'aurez pas comme ça qu'elle venait de dire...

Moi non plus... que je lui répondrais alors.

Voilà une petite entrée en matière qui promettait pas mal de grabuge, mais en vérité je n'avais aucunement l'intention de me rendre. Cette chasseuse de primes faisait certes son boulot, mais quelque chose de très puissant m'empêchait de vouloir lui simplifier sa besogne.
L'instinct de survie.
Je ne m'attendais pas, une fois entre les mains des Impériaux et des Siths, à recevoir un bon traitement, et je n'avais pas non plus spécialement envie de voir si je me faisais de fausses idées sur la question.
Une seule solution s'offrait à moi: la fuite.
Mais d'abord...je tendis vivement mes mains vers l'arrière, saisissant de fait l'épaule de la chasseuse de primes, pour ensuite l'envoyer valser le long du comptoir dans un mélange de bruits de verres cassés et de plaintes de clients. L'adrénaline coulait à flots dans mon corps, et j'avais l'impression d'être littéralement irradiée par la Force.
La porte de sortie était bloquée par les responsables de sécurité suite à ce début de bagarre généralisée, alors une autre sortie me vint à l'esprit...plus...acrobatique. Usant de la Force pour m'aider, je sautais de table en table pour finalement arriver à une grande fenêtre donnant plus en contrebas à un parking pour speeders.
Cela devait bien faire 30 mètres de chute libre...
Je sautais pourtant.
Protégeant mon visage avec mes bras, je sentis la vitre se briser en fonçant dedans, certains morceaux de verre me coupèrent la peau, mais rien de grave en comparaison de ce qui m'attendais si je ne parvenais pas à fuir d'ici. Je me sentis alors tomber tandis que je faisais quelques cabrioles pour maintenir une direction convenable, et que j'usais de la Force pour amortir mon arrivée au sol qui ne tarda pas.

Agenouillée sur le sol, je relevais la tête à présent que les éclats de verres cessaient de tomber, et je vis non loin de moi un homme qui me regardait d'un air effaré...lui même à côté d'un speeder-bike allumé et paré à partir.
Bon...quand faut y aller, faut y aller ma foi.
Je me relevais pour ensuite me diriger vers le pauvre homme en courant, mon poing serré qui se trouvera un chemin vers sa mâchoire pour l'assommer.

Désolée...

C'est tout ce qu'il entendra avant qu'il ne s'écroule par terre, dans les vaps, et avec quelques dents en moins. Pas le temps de m'en occuper, je me dépêchais alors de monter sur le speeder, d'enclencher les systèmes nécessaires, et "d'appuyer sur le champignon" dans une direction aléatoire.
Si la miss me suivait, je n'aurais plus qu'à lui démontrer mes talents de pilote...

Ma chère sœur fougère, te souviens-tu des délires que nous nous prenions souvent lors de nos topics communs ? Te souviens-tu des chansons et des mots qui ressortaient souvent sous ces délires totalement à nous, sœurs fougères ? Quelles émotions qu’à se rappeler ces moments ! Quelle joie de poster avec toi de nouveau ^^ ! Exagèrerais-je ? … A peine, en fait, pas assez pour être crédible !

~

J’aurais peut-être dû y aller franc-jeu directement. Peut-être aurais-je dû l’arrêter sur le champ, même parmi autant de monde et avec autant d’innocents autour ?… Cela m’aurait évité une rencontre douloureuse entre mon corps humain et le comptoir recouvert de verre… Enfin bon ! Que serait la vie sans un peu de piment ? Et de douleur ? Et de bagarre générale dans une cantina ? Sur Nar Shaddaa !

Il faut dire que le choix de la planète, aussi, fait tout !…

Elle m’avait saisie par l’épaule et propulsée contre le bar. Cela fit « BAM ! » « Cling ! » « Clang ! » « Diling diling ! » et autres cris et hurlement en tour genre, de la part des clients cette fois. Les objets ont un son tellement plus plaisant à l’oreille… Même lorsqu’il s’agit de vous déchirer une joue ou de s’écraser par terre, ou bien d’être explosé par un corps sautant au travers, comme celui de ma proie qui venait d’entamer une chute d’une bonne quinzaine de mètres si pas plus… Le temps de reprendre mes esprits et mon équilibre, ainsi que de me libérer de la poigne d’un client mécontent du fait que ma chute lui avait coûté son souper, je me lançais déjà à sa poursuite, arrivant sur la table face à la fenêtre avec tout une cantina en colère derrière moi.

Elle venait d’atterrir comme une fleur… Comme une Jedi ou une Sith l’aurait fait…
Dieu qu’elle me rappelait quelqu’un… Qui ?… Pas le temps de tergiverser ! Je la questionnerai sur son identité lorsque je l’aurais attrapée. Je sautais donc à mon tour, tandis qu’elle courrait, elle, vers un môssieur et son petit speeder prêt à démarrer. Oh non… Pas ça !

Alors que deux mains allaient saisir mes chevilles, je passais à travers la fenêtre explosée sous les yeux horrifiés des clients qui me regardèrent poser les pieds sur le sol comme si j’avais été portée par le vent, sans aucune douleur ni fracture. Vive la Force… Et à mort les Speeders…

Un coup d’œil à gauche, un autre à droite… Elle venait de démarrer et il me fallait à tout prix la rattraper… Bingo ! En deux secondes chronos, j’étais déjà à l’autre bout du petit parking, et sautait vers le pilote d’une machine qui s’apprêtait à rejoindre la route pour rentrer chez lui. Il ne sentit que la douleur du talon de ma botte sur sa tempe avant de tomber évanoui sur le sol tandis que je lui « empruntais » sa bécane…

Pas très catholique, je le conçois… mais je n’étais pas du genre à m’excuser pour une mauvaise action lorsque je la savais fondamentalement mauvaise, ni à cacher ma nature agressive. Les temps étaient agressifs et il fallait, de nos jours, s’adapter à l’univers dans lequel on vit ! Courir après une jeune femme pour l’envoyer – sans doute – à la mort auprès de tortionnaires aussi enfoirés que peuvent l’être les membres de ce foutu empire est très loin d’être catholique… et je n’allais pas m’excuser pour autant à la fin…

Je fis vrombir le véhicule à la suite de la miss aux cheveux aussi noirs que les miens… ou que ceux d’Aranel…

En me disant en moi-même qu’elle méritait peut-être la prime qui était sur sa tête… Qu’être Jedi ou Sith ne faisait plus aucune différence aujourd’hui…

Et je bénissais Robb pour m’avoir donné un tout petit cours de pilotage il y a deux jours… même si, à la base, je n’étais pas si nulle que ça… Mais il fallait désormais éviter les murs et les passants ! Cela, c’était plus difficile que de faire passer le Black Phoenix en hyper-espace !

« Vous fuyez comme une lâche ! Trouvons un endroit tranquille et discutons de ça face à face ! » Essayais-je de gueuler à travers le vent et la vitesse une fois que je fus à portée de voix, les cheveux et vêtements balayés par le vent. Je n’osais utiliser la force dans de telles conditions, ayant tellement de chances de la rater…

» BOUM quand votre coeur fait boum.